Le VIH/SIDA reste un problème majeur de santé publique au Cameroun, avec une prévalence nationale estimée à 3,4% chez les adultes de 15-49 ans en 2018. Dans la région de l'Ouest, où se situe le département de la Menoua, la prévalence est légèrement inférieure à la moyenne nationale, à 2,7%. Cependant, certains groupes de population restent particulièrement vulnérables, notamment les jeunes, les femmes, les personnes handicapées et les populations rurales isolées. Les comportements à risque, tels que les rapports sexuels non protégés, la multiplicité des partenaires sexuels et le faible recours au dépistage, persistent en raison d'un manque d'information et de sensibilisation, en particulier dans les zones rurales et parmi les jeunes.
De plus, la stigmatisation et la discrimination liées au VIH demeurent des obstacles majeurs à la prévention et au traitement. Dans ce contexte, il est crucial de renforcer les efforts de prévention et de sensibilisation, en adoptant des approches innovantes et adaptées aux différents groupes cibles. Les interventions mobiles de proximité ont montré leur efficacité pour atteindre les populations isolées et marginalisées. De même, l'implication des pairs éducateurs, notamment pour les personnes handicapées, s'est révélée pertinente pour aborder les questions sensibles liées à la sexualité et au VIH.
Le projet RESPONSABILITE "Renforcement des services socio-sanitaires pour la prévention du VIH et le traitement équitable et accessible" représente donc une initiative ambitieuse et multidimensionnelle pour la réponse à l'épidémie de VIH/SIDA dans la région de l'Ouest du Cameroun, et particulièrement dans le département de la Menoua.
Ce projet, d'une durée de 24 mois à partir du 1er juin 2024, est le fruit d'un partenariat entre plusieurs organisations nationales et internationales, sous la direction de l'ONG Vento di Terra. L'approche adoptée par ce projet est holistique et innovante. Elle combine le renforcement des capacités du personnel de santé et des travailleurs sociaux, des activités de prévention et de sensibilisation adaptées aux différents groupes cibles, l'amélioration de l'accès aux soins grâce à des services mobiles, et un soutien psychosocial pour lutter contre la stigmatisation. L'intégration spécifique des personnes handicapées dans toutes les composantes du projet est une caractéristique notable, comblant une lacune souvent négligée dans les interventions de santé publique. Le partenariat multi-acteurs est au cœur de ce projet. Il implique des organisations locales telles que l'Hôpital régional annexe de Dschang, Organization for Health Development (OHD) et ANOPHAC, ainsi que des partenaires internationaux comme EDUCAID, ALA Milano et l'Université SAPIENZA de Rome. Cette collaboration permet de mobiliser une expertise variée et d'assurer une approche multidisciplinaire dans la lutte contre le VIH/SIDA.